Et si vous changiez de genre pour vous essayer à l’écriture de conte ? Cela peut être un bon exercice d'écriture pour un écrivain en herbe ! En effet, ce genre littéraire très particulier permet à son auteur de s’exprimer avec une totale liberté et donner un sens à son histoire.
Le conte est donc tout à fait différent de la nouvelle même s’ils sont à peu près de la même longueur. Pour écrire un conte, il ne suffit pas d’avoir une imagination débordante et d’aimer les légendes et la féérie. Même si on peut y introduire toute sorte de vraisemblance, comme dans un rêve, il y a une nécessaire structure à respecter et un message qui doit s’en dégager, un peu à la manière d’une morale pour une Fable. Dans cet article, Eric-Emmanuel Schmitt vous dévoile ses secrets pour savoir comment écrire un conte.
Qu’est-ce qu’un conte ?
Un conte est un récit, généralement court, d’aventures imaginaires, auxquelles se mêlent souvent des phénomènes de caractère merveilleux. L’époque à laquelle se déroulent les faits se situe dans un passé lointain. Ce sont les premières histoires que l’on raconte aux enfants : La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon rouge, Hansel et Gretel, les contes de Perrault ou des frères Grimm...
Un conte décrit un vrai chemin initiatique qui amène le ou les personnages d’une situation de crise vers un dénouement. Le héros va généralement du malheur au bonheur, ou du bonheur au malheur.
Les obligations du conte
En tant qu’écrivain de conte, vous devez savoir ce que vous voulez mettre en avant.
Écrire un conte, c’est comme de la philosophie voire de la psychanalyse en récit. “
Ce n’est pas juste un divertissement, même s’il est important de divertir pour intéresser les enfants. Il est donc important de déterminer le sens que vous voulez donner à votre histoire (sa morale).
Les autres obligations à prendre en compte pour écrire un conte sont :
- Un vocabulaire simple, qui puisse être partagé avec les enfants. Bien sûr, les enfants adorent les mots compliqués qui servent une histoire, mais il faut bien les amener pour qu'ils soient compréhensibles grâce au contexte. Le choix du vocabulaire va donc conditionner votre histoire, voire la restreindre si vous êtes habitués à utiliser beaucoup de vocabulaire.
- Une structure en 2 actes: d’abord une exposition (de bonheur ou de malheur), avec une élément déclencheur et une situation de crise, puis une ou plusieurs épreuves vécues par le personnage, qui mènent à un dénouement, à la morale de l’histoire et la joie de l’équilibre retrouvé. (“Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…”)
- La détermination de l’âge de votre auditoire : sera-t-il déjà lecteur ou non ? Pour les plus grands, vous pouvez bien sur développer davantage. Imaginez que vous écrivez à votre neveu, à votre petite voisine, à vos enfants, et écrivez pour eux.